LE SILENCE DES VIEUX

Elle a glissé... elle a quitté ce monde ignoble qui la maintenait en "vie" ...

Dans la mort son visage était beau, magnifique, si différent du visage défiguré qu'elle avait ...

Elle a fini DE NE PLUS ETRE... Elle EST à présent ELLE ...

En mémoire de ce qu'elle fût je ne dirai aucun mal de ceux qui ont abusé de sa "vie"...

En mémoire de ce qu'elle n'aurait pas aimé que je fasse, je me taierai ...

En mémoire de ma mère je demande la fin de l'acharnement thérapeutique et du déraisonnable médicamenteux..

Parce qu'elle était un être digne je ne veux pas salir sa mémoire en disant ce que je pense de ceux qui l'ont maintenue en "vie" tant d'années de peur de la LEGISLATION !!!!

Alors que la LEGILSATION change !

SON CALVAIRE S'EST TERMINE

A 14  HEURES AUJOURD'HUI 26 JANVIER 2012

Malgré ma tristesse de l'avoir vu "vivre" en cet état horrible, je suis effondrée.

Adieu Maman, je t'aime .................................................

Maman pèse moins de 40 kg, couchée dans son lit, le regard de son oeil valide perdu dans le vide, les bras crispés en croix sur sa poitrine, elle ne dit rien, de temps à autre un rictus sur sa bouche... Une infirmière arrive pour changer les nombreux pansements sur ses jambes puis elle me dit qu'il faut qu'elle change aussi celui qui est dans le dos. Je suis étonnée je ne savais pas qu'elle avait aussi une plaie dans le dos mais je me dis que ce doit être comme pour les jambes une grosse plaque rouge mauve qu'il faut soigner. Mais là quelle horreure de découvrir que c'est une ESCARRE ! je savais ce que c'était mais n'en avait jamais vu. La plaie fait un cratère de deux centimètres de large et l'on pourrait y enfoncer un doigt entier ! Pour une fois la soignante infirmière m'a laissée regarder les soins, on lui met dans ce trou un produit censé guérir puis un pansement, on place dans son lit maman sur le côté pour que son dos n'appuie pas sur la plaie. Elle va donc ainsi rester sur le côté couchée le regard toujours dans le vide, un rictus parfois sur ses lèvres.

Alors j'ai demandé à voir les responsables, son médecin traitant, le médecin de l'établissement, l'infirmière en chef.

Ce fut un dialogue de sourds.

L'un qui disait "nous essayons de la faire grossir" ...

L'autre qui disait "un escarre ne fait pas souffrir" ....

et alors l'infirmière qui ajoute, et là j'ai cru ne pas être vraiment sur la terre : "elle se plait chez nous, si non elle mourrait" ......

Je suis SEULE face à des gens sans coeur, sans humanité. Ma mère me parait être victime de NAZIS !

Des nazis qui acceptent volontiers que je paye plus de 2.800 euros par mois leur établissement ! non je ne suis pas riche, ma mère non plus, je racle mes fonds de tiroires, je vis beaucoup à crédit depuis qu'elle est en maison médicalisée, et à présent j'aii peur de ne plus y arriver, mais finalement 2.000 euros par mois ou 2.800 euros par mois cela change quoi vu la façon dont elle est traitée ?

PITIE PITIE PITIE MON DIEU PITIE POUR ELLE

Aujourd'hui maman a 95 ans

Triste anniversaire. Clouée sur son fauteuil de misère, ou dans un lit à barrières, sans parler, sans entendre, sans aimer, sans se révolter.

Horrible anniversaire.

Maman chérie je te souhaite de quitter ce monde absurde pour t'envoler vers le ciel de la liberté et de la dignité.

Toi qui ne supportait pas les oiseaux en cage, toi qui est dans la pire des cages.

C'est un message électronique adressé à la Présidence de la République Française, je l'ai écrit sur un coup de chagrin et je m'aperçois qu'il y a plein de fautes ! zut ! tant pis ! répondront ils ?

Le sujet du message concerne à la fois la santé et la qualité de vie car il s'agit des maisons médicalisées (EHPAD.

Je suis confrontée depuis plus de 7 ans à voir ma mère,87 ans à l'époque, être devenue grabataire à la suite d'un AVC, vivre en maison médicalisée. La première maison EHPAD ou elle a vécu était à la limite de la maltraitance, je l'en ai fait partir pour venir vivre plus près de moi à Nice et je l'ai donc placée dans une maison gérontologique qui m'a paru bien adaptée à son cas, à Nice. Au début on vous promet que tout sera fait pour le confort et dans le respect des anciens, puis au fil du temps, on s'aperçoit que la qualité de vie de ces pauvres très vieilles personnes se dégrade, je parle évidemment pour les personnes qui comme ma mère n'ont plus la possibilité de s'exprimer, qui sont tout le temps dans un fauteuil ou un lit comme d'énormes bébés, que l'on doit laver, nourrire. La façon dont on s'occupe de ces soins primaires est extrêmement choquante, puisque cela ressemble plus au gavage des oies qu'à un repas pour être humain, le corps est rempli d'escarres naissants vu le manque de douches. Pourtant je n'en veux absolument pas au personnel qui est débordé, aides soignantes et infirmières ne sont pas assez nombreuses pour arriver à s'occuper correctement de tous.
Je me permets donc de demander à M. le Président de la République Française si des mesures sérieuses peuvent enfin être mises en place pour le bien être des anciens, pour que les mots suivent les actes, une personne âgée a besoin de boire de l'eau, certes, mais encore faut il donner les moyens de la faire boire, et dans l'état actuel de toutes les maisons médicalisées que j'ai vues, le personnel n'est pas assez nombreux, les formations sont très légères. Le problème des EHPAD est difficile sur un plan matériel, je le comprends, mais sur un plan humain la France pourrait considérer la souffrance de ces fins de vie lentes et pénibles, avec plus de considération. J'ose rêver et peut être croire qu'un jour l'horreure des EHPAD se transformera en un monde de douceur avant le dernier jour de vie, j'ose espérer que M. le Président de la République et son équipe ne les oublierons pas.
Je vous remercie d'avoir lu ce message et vous prie de croire en l'expression de mes sentiments respectuex.

Grande Dame certes,  indignée par les injustices, et médiatisée.

Ma maman aussi était une grande dame, elle aussi indignée par les injustices, mais pas médiatisée.

Madame Mitterand est décédée tranquillement et si sa mort est triste au moins elle est partie en paix.

Imaginez que Madame Mitterand ait eu à subir les soins que ma mère subit ?

Madame Danielle Mitterand aurait pu "vivre" encore longtemps..... dans un fauteuil roulant, en tirant la langue et bavant ... langée, portée comme un objet, piquée comme un animal de laboratoire ....

Les médias qui l'auraient appris auraient été horrifiés, mais heureusement pour elle, Danielle Mitterand était célèbre, était connue.

Pourquoi cette médecine à deux vitesses ?

Danielle Mitterand certainement en aurait été indignée.....

Ma mère et moi ne sommes que de petites citoyennes Françaises lambda, personne n'aura jamais pitié de nous.

Ambulance un samedi le docteur des urgences étant inquiet d'un hématome qui a envahit son bras jusqu'au sein.

Radio, prise de sang, je ne peux pas voir ma mère car aux urgences on ne peut pas rentrer.

Avis du médecin, ce n'est rien de grave, pas d'épanchement de sang, pas de fracture.

Retour en ambulance à la maison médicalisée.

Ma mère tout ce temps a été trimbalée radiographée piquée comme une chose comme un animal de laboratoire.

Jamais jamais la moindre pitié de la part des médecins ou du personnel infirmier.

Ce n'est pas la première fois que ce petit circuit est fait et comme par hasard un samedi ou un dimanche...

et ça continue, ça continuera .....

Eux ils sont contents ....

(image d'humour trouvé sur internet)

Lorsque j'étais beaucoup plus jeune, à peine sortie de l'enfance, tu m'avais dit que tu étais mon AMIE

Tu m'avais dit que personne ne serait jamais une meilleure AMIE que toi, ma maman

Oui tu es mon AMIE, tu es ma meilleure AMIE

Tu ne le sais pas, mais je fais attention à toi, je veille sur toi mon AMIE

Je voudrais te raconter ma vie, mes nouveaux bonheurs, je voudrais te dire ce que tu sais déjà, combien il faut s'accrocher pour arriver au bonheur, pour arriver à la liberté, 

Je voudrais rire avec toi de bien des choses de ce monde actuel qui est nouveau pour les générations anciennes et que souvent nous trouvons étranges,

Je voudrais me promener avec toi mon AMIE dans les rues chics de la ville,

Je voudrais que nous allions ensemble pleurer sur la tombe de ton fils que tu adorais,

Je voudrais que tu vieillisses en paix, tranquille auprès de moi, mon AMIE,

ma MAMAN

cette très belle chanson pour dire NON à une vie dont nous ne sommes plus les maîtres

NON NON NON

Nous sommes en 2012 en Démocratie, nous sommes au XXI è siècle, en France, pays des droits de l'homme, pays de l'humanitaire, alors .... comment ? comment peut on laisser se mourir si lentement et sans rien faire une dame de 94 ans, 95 ans le 20 décembre 2012................................

certaines images parlent mieux que les paroles :